mercredi 22 juillet 2015

Ce qui nous lie

Auteur: Samantha Bailly
Éditions: Milady
Collection: Grande Romance
Parution: 19 avril 2013
Pages: 288 pages
Prix: 15.20 Euros

Quatrième de couverture:

Alice a un don. Les liens entre les individus lui apparaissent sous forme de fils lumineux. Un phénomène inexplicable qu'elle a appris à dissimuler...et à utiliser pour démasquer les hommes infidèles et venger les femmes trompées. Mais au fond, Alice aspire à retrouver une vie "normale", celle du bureau, des collègues et des relations simples. Son nouveau job dans un cabinet de recrutement semble lui offrir tout cela, et plus encore.
Parmi les personnalités variées qui cohabitent dans l'open space, elle rencontre Raphaël, chasseur de têtes et de cœurs, un homme inaccessible qui ne la laisse pas indifférente. Le seul dont Alice n'arrive pas percevoir les liens...


Mon avis:

Il y a des lectures qui vous bousculent, des lectures qui vous touchent, des lectures qui vous rappellent des situations que vous avez pu ou que vous êtes en train de vivre.
C'est un peu ce qui s'est produit pour moi avec Ce qui nous lie.

Ce livre nous parle de rapports humains, il nous parle d'amour,  il nous parle de déceptions, de blessures, de déchirures affectives, d'acceptation et de reconstruction.

C'est l'histoire d'Alice. Cela peut être notre histoire à tous. Alice est perdue, Alice a mal, Alice étouffe. Elle pleure, seule assise dehors, elle est démunie. Quand elle relève la tête, quelque chose d'étrange se produit...Alice a un don. Les liens qui unissent les gens, elle peut les voir, elle peut les évaluer mais elle ne comprend pas ce qui est en train de lui arriver.

Après une année à exploiter sa faculté afin de châtier les hommes infidèles, notre héroïne décide de reprendre sa vie en main. Elle trouve un travail dans une agence de recrutement parisienne où elle fait la rencontre de tout un panel de personnages bien représentatif de notre société.

Ce qui nous lie est un roman moderne, très bien construit et tellement réel. J'ai beaucoup aimé la personnalité d'Alice, ses contradictions, ses réflexions, ses interrogations. J'ai aimé pénétrer au plus profond de son être comme si cela était le parfait reflet de ce que je n'ose pas montrer, de ce que je ne veux pas m'avouer, de ce que je cherche à dépasser. Même si ce don peut paraître surprenant au début de ce récit presque terre-à-terre, - Dans le bon sens du terme, j'entends bien ! - sans cette immense toile d'araignée faite de liens lumineux, l'histoire n'aurait pas pu être.

Le style de Samantha Bailly est simple, actuel et très fluide. Elle a une belle façon de nous conduire dans son univers, de le rendre captivant. Au début, je fus assez perturbée par l'alternance temporelle; nous passons du présent au passé, du présent au futur, etc. Puis, très vite j'ai senti que cela était essentiel, que son exploitation était parfaite. Ici, rien n'est enjolivé, tout est vrai. Les personnages sont authentiques, imparfaitement tout ce qu'il y a de plus humains.

Même si au vu de ce qui précède ce livre semble terne et triste, je l'ai refermé avec un petit sourire au coin des lèvres, le cœur plus léger, à moitié libéré; c'était comme si mes propres émois, que j'avais du mal à définir et à identifier, prenaient un sens. L'auteur a su mettre les mots exacts sur des émotions pas toujours évidentes à verbaliser.

Ce fut une très très belle découverte dans laquelle j'appréhendais pourtant de me lancer, de peur de ne pas aimer. Samantha Bailly m'a conquise. Maintenant, je suis curieuse de découvrir ce que cet auteur aux multiples facettes peut encore m'offrir.

dimanche 19 juillet 2015

Le Paris des Merveilles, Tome 3: Le Royaume Immobile

Auteur: Pierre Pevel
Editions: Bragelonne
Collection: Steampunk
Parution: 20 mai 2015
Pages: 384
Prix: 17.90 EUR

Quatrième de couverture:

La porte vers la capitale d'OutreMonde, Ambremer, amène bien des Merveilles au Paris du siècle passé: La tour Eiffel est bâtie d'un bois blanc qui chante à la Lune, sur les Champs-Élysées, le feuillage des arbres diffuse à la nuit une douce lumière mordorée, et les créatures féeriques vivent parmi les hommes.

Alors que tous ne songent qu'aux prochaines élections du Parlement des Fées, Griffont doit aider un ami soupçonné du meurtre d'un mage du Cerlcle Incarnat. De son côté, Isabel se trouve aux prises avec de dangereux anarchistes venus de l'OutreMonde et bien décidés à ensanglanter Paris pour se faire entendre. Mais bientôt Griffont et Isabel découvriront que ces deux affaires sont liées, et lèveront alors le voile sur un secret ancien susceptible d'ébranler le trône d'Ambremer.

Mon avis:

Vous devez vous demander s'il n'y a pas une erreur quelque part. Non, je vous rassure. Je n'ai tout simplement pas fait la chronique du Tome 2 du Paris des Merveilles. Pourquoi ? En fait, je n'arrivais pas à me concentrer. À chaque fois que je tentais de reprendre ma lecture, mon esprit se mettait à vagabonder de-ci de-là. Résultat, en achevant mon livre, je me suis aperçue que je ne n'avais quasiment rien retenu de ce que j'avais lu.
Dans quelque temps, je replongerai dans cet opus pour en faire une chronique qui ressemble un minimum à quelque chose.
Mais fort heureusement, cela ne m'a absolument pas empêché de suivre ce dernier tome.

Nous retrouvons derechef notre duo, Griffont et Isabel, pour de nouvelles aventures.

Un mystérieux gnome noir est assassiné non loin de l'habitation d'Isabel. Son poignet est marqué d'un étrange symbole.
Le Cercle Cyan se retrouve dans une situation difficile. Un de ses jeunes membres est soupçonné d'être mêlé à la disparition et au meurtre d'un membre d'un cercle rival - le Cercle Incarnat - avec qui il devait se battre en duel pour des raisons, somme toute, équivoques. Notre mage préféré ayant été choisi comme témoin par son pair et tenant à aider un ami, se retrouve également impliqué, ce qui le met dans une situation délicate car cette affaire risque de compromettre son entrée au Parlement des Fées.

Isabel est victime d'un attentat au pied de la tour Eiffel revendiqué par un groupe terroriste bannit de l'OutreMonde qui milite et menace le pouvoir en place depuis la Terre.

Les évènements s'enchaînent, des interrogations restent en suspens mais petit à petit tout commence à se délier, à se regrouper et à se mettre en place.

Nous en apprenons un peu plus concernant le passé de la Baronne, sur les circonstances de son exclusion du Royaume des Fées ainsi que sur le lourd secret qui s'y rattache. Tout ici est histoire de manipulation, de politique, d'ambition mal intentionnée et de vengeance.

J'avoue avoir été moins transportée par ce dernier volume même s'il nous réserve encore quelques belles surprises, que l'action et les rebondissements ne manquent pas.
Pour ma part, le charme a été un peu rompu. Je trouve ce tome moins "merveilleux", moins instructif aussi. De brefs passages du livre m'ont fait ressentir ce petit frémissement que j'avais eu en découvrant cette atmosphère incroyable mais ils furent minimes.

Certains personnages, qui donnaient une réelle profondeur à cet univers, sont mis à l'écart sans réelles raisons, comme si l'auteur voulait s'en défaire, sans trop savoir comment, pour se concentrer uniquement sur les principaux protagonistes. D'autres font leur apparition mais n'apportent pas grand chose de plus à l'histoire. Je trouve cela dommage. Toujours aussi bien écrit, Le Royaume Immobile n'en reste pas moins palpitant et j'ai tout de même passé un agréable moment de lecture.


dimanche 12 juillet 2015

Princesse Sara, Tome 1: Pour une mine de diamants

Auteur: Audrey Alwett
Illustrations: Nora Moretti
Editions: Soleil
Collection: Sol. Blackberry
Parution: 27 avril 2011
Pages: 48 pages
Prix: 10.95 EUR

Quatrième de couverture:

Sara a toujours vécu aux Indes, lorsque son père l'envoie parfaire son éducation en Angleterre dans le pensionnat sélect de Miss Minchin.

Immensément riche, grâce à une fortune bâtie sur les automates, Sara suscite rapidement amitiés et jalousies. Les haines s'attisent d'autant plus que Sara a pour elle toutes les qualités d'une princesse. Jusqu'au jour où son père décide d'investir sa fortune dans une mystérieuse mine de diamants...

Mon avis:

Petite fille, j'attendais le dimanche matin - le mercredi également pour le Club Dorothée ;-) - avec grande impatience pour pouvoir regarder à la télévision un dessin animé que j'affectionnais beaucoup: Princesse Sara.

Quand j'ai découvert, il y a quelque temps, une bande dessinée homonyme, ma curiosité a pris le dessus et je n'ai pu m'empêcher d'acquérir le premier tome en espérant y retrouver l'histoire de mon enfance. Pourtant, je ne suis vraiment pas amatrice de BD, mis à part peut être Astérix. Nostalgie quand tu nous tiens ! Le dessin animé ainsi que cette BD sont eux-mêmes inspirés de l'histoire écrite par Frances Hodgon Burnett que je ne connais pas par-contre.

Ce fut une très bonne surprise de constater que c'était bien la même histoire. Enfin, il y a tout de même quelques petits détails qui changent. Nous entrons ici dans un univers steampunk - en ce moment, il faut croire que j'y suis abonnée - où des automates font partie intégrante de la vie quotidienne. Certains noms de personnages ne sont également pas tout à fait les mêmes; Ms Minchin s'appelait, si mes souvenirs sont bons, Mlle Mangin et sa sœur est ici un des fameux automates domestiques qui lui sert d'aide à la pension.

Sara Crewe est une jeune fille de 11 ans originaire des Indes britanniques, issue d'une famille d'industriels à la tête d'une compagnie leader dans la fabrication d'automates domestiques. Elle vient d'arriver à Londres avec son père pour intégrer un pensionnat de jeunes filles afin de parfaire son éducation.

Sara est très riche, douce, intelligente, cultivée, pleine d'imagination, intègre et très altruiste. Forcément, son entrée à la pension de Ms Minchin suscite des jalousies notamment envers Lavinia qui était, avant son arrivée, l'élève modèle. Même si Nelly Olsen (cf. la Petite Maison dans la prairie) est un ange en comparaison, je peux comprendre l'exaspération de Lavinia face à cette nouvelle rivale. Je me souviens que, déjà à l'époque, Sara avait tendance quelques fois à, pardonnez-moi l'expression, me taper sur le système tellement sa perfection était poussée à l'extrême, au point que cela en devenait peu crédible.

Bref, son père repart s'occuper de ses affaires dans la colonie britannique mais les choses ne vont pas se dérouler comme prévu.

Ce premier tome reprend vraiment le début des aventures de Sara, son intégration, les liens qu'elle commence à créer avec certaines de ses camarades et autres domestiques. Les planches graphiques sont très bien faites et je trouve leur représentation bien plus attrayantes que celle du dessin animé.

J'ai apprécié ici les petites réflexions mentales de Sara qui la rendent un peu moins parfaite et un peu moins naïve. Le caractère hypocrite et détestable de Ms Minchin est beaucoup plus marqué donc plus intéressant à mon sens. 
  
Bien que j'ai éprouvé un réel plaisir à retrouver cet univers, je ne suis pas sûre de continuer à suivre cette série, n'étant plus autant touchée qu'autrefois. Peut être qu'en cas d'humeur nostalgique, j'acquerrai de temps en temps la suite. Par contre, je le conseille à toute jeune fille pré-adolescente car c'est une très belle bande dessinée.


mercredi 8 juillet 2015

Le Paris des Merveilles, Tome 1: Les Enchantements d'Ambremer

Auteur: Pierre Pevel
Editions: Bragelonne
Collection: Steampunk
Parution: 20 mai 2015
Pages: 384
Prix: 17.90 EUR

Quatrième de couverture:


Paris, début du XXème siècle.
Les messieurs ont de fières moustaches, des chapeaux melons; les dames portent des corsets, des jupons, des bottines à boutons. Déjà, de rutilants tacots pétaradent parmi les fiacres le long des Grands Boulevards aux immeubles haussmanniens. Mais ce n'est le Paris de la Belle Époque tel que nous l'entendons: la tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes ont investi la Seine, le farfadets, le bois de Vincennes, des chats-ailés discutent philosophie et une ligne de métro permets de rejoindre le pays des fées.

Occupé à enquêter sur un trafic d'objets enchantés, Louis Denizart Hippolyte Griffont, mage du Cercle Cyan, se retrouve mêlé à une série de meurtres. Confronté à des gargouilles immortelles et à un puissant sorcier, Griffont n'a d'autre choix que de s'associer à Isabel de Saint-Gil, une fée renégate que le mage ne connaît que trop bien...


Mon avis:

J'étais allongée bien tranquillement dans mon lit quand j'ouvris les premières pages de mon livre. Le style narratif de l'auteur me donna l'impression que l'on me susurrait à l'oreille "il était une fois" en me faisant signe d'approcher. Je me penchai et, soudainement, je fus transportée dans Le Paris des Merveilles de Pierre Pevel.

Ce fut réellement délicieux de découvrir notre capitale du début du XXème siècle qui n'était pas tout à fait la même ni tout à fait différente. Notre monde côtoie et se mêle sans ostentation à des univers fantastiques, principalement l'OutreMonde, peuplés de créatures féériques toutes plus fascinantes les unes que les autres.

Dans cet opus, nous fréquentons des Mages, des chats-ailés érudits, des gnomes, des fées, des gargouilles, des arbres qui vous font la conversation et j'en passe. Une des mes premières impressions fut de me retrouver dans un épisode des Brigades du Tigre version fantasy. Ici, nous ne nous suivons pas une quête, usuelle à ce genre littéraire, mais nous sommes plongés au milieu d'une enquête qui prend, au fil des pages, des allures de complot.

J'ai eu un réel élan d'affection envers les principaux protagonistes, notamment le mage Louis Denizart Hippolyte Griffont, LE Gentleman par excellence ! - Oui, je l'avoue, il m'a totalement conquise, pourtant cela ne m'arrive pas fréquemment -, ou encore la Baronne Isabel de Saint-Gil, magnifique enchanteresse aventurière, espionne, voleuse à ses heures, au caractère indépendant et vraiment bien affirmé. Certains personnages secondaires sont également loin d'être insipides et je ne pouvais les approcher qu'avec tendresse; mon gros coup de cœur revient à Azincourt, chat-ailé à l'accent faussement british, drôle, dévoué, précieux, orgueilleux même, un peu ronchon et légèrement susceptible.

Pierre Pevel a une manière d'écrire tout à fait exquise. Qu'il fut bon d'entendre les sonorités élégantes des dialogues, qu'il fut bon de suivre les descriptions de son Paris des Merveilles, de voyager à travers ses références historiques, de fréquenter de près ou de loin les grands noms de l'époque comme Georges Méliès ou Jules Verne. J'ai adoré ne plus savoir vraiment si je suivais par moments, un roman de fantasy, une enquête policière ou un roman historique. Je pense que c'est ce qui fait toute l'originalité ainsi que le charme de l’œuvre.

Le rythme de l'histoire est bien cadencé sans être trop intense ce qui nous permet de bien nous imprégner de l'atmosphère du récit, d'appréhender les personnages et de nous situer dans l'intrigue sans être perdus.

C'est avec un grand enthousiasme que je continuerai à suivre les prochains tomes de cette trilogie drôle, ensorcelante et un brin mystérieuse. 

vendredi 3 juillet 2015

Belladonna

Auteur: Cécile Guillot
Éditions: Du Petit Caveau
Collection: Gothique
Parution: 30 mai 2015
Pages: 236 pages
Prix: 17. 90 euros

Quatrième de couverture:

Fleurs aux senteurs enivrantes et baies charnues à la drupe colorée; autant de promesses d'un plaisir sucré ou acidulé estompent la menace d'un poison pourtant parfois bien réel: Telles sont les histoires que renferme ce recueil, déposant sur vos esprits, avec innocence suspecte, leur poésie vénéneuse. Des héroïnes fragiles au destin immuable et des créatures encore plus torturées que leur proies composent le monde mélancolique de Cécile Guillot. Belladonna vous invite à le découvrir à travers le prisme de ses belles dames et de leur venin tantôt hypnotique, tantôt mortel.



Mon avis:

En tout premier lieu, je tiens à vous donner mon avis sur l'objet livre en lui-même. Je ne vous cache pas que la couverture a eu un grand rôle à jouer quant à mon attraction envers cet ouvrage. Comment vous dire à quel point je trouve l'illustration absolument sublime ! J'ai passé de longs moments à la contempler juste pour le plaisir des yeux. D'ailleurs, je craignais un peu de me plonger dans sa lecture de peur que son contenu ne reflète pas sa quintessence. 

Maintenant, revenons à l'essentiel. Belladonna est un recueil, séparé en trois parties majeures, qui se compose de 21 nouvelles d'inspiration gothique et fantastique nous entraînant dans un monde peuplé de vampires, loups, fantômes, sorcières et autres créatures féériques sous forme de légendes, faits divers et contes. 

Les premiers manuscrits m'ont laissée sceptique, notamment le premier De Larmes et de Sang qui fut beaucoup trop rapide et vraiment trop peu crédible relativement au ressenti de la rencontre entre Charline et Gabriel. Puis, plus je m'enfonçais dans l'univers de l'auteure plus je commençais à me délecter de son phrasé, des thèmes qu'elle abordait, de l'atmosphère envoûtante dans laquelle elle me plongeait. Elle utilise un vocabulaire riche, certains passages deviennent réellement poétiques. Là, où je l'ai trouvée la plus convaincante c'est dans les historiettes concernant les sorcières; elles m'ont particulièrement charmée. Nous constatons que Cécile Guillot maîtrise son sujet et c'est à ce niveau qu'elle nous propose les textes les plus intéressants et passionnants, dans lesquels ses héroïnes sont parfois naïves, parfois innocentes, parfois cruelles, parfois manipulatrices, parfois perdues, parfois tentatrices.

Même si nous avons ici un opuscule pas tout à fait abouti car il nous offre les premiers pas de l'écrivaine en tant qu'auteur, je pense qu'il y a beaucoup de potentiel et il me donne envie d'aller creuser un peu plus profondément dans ses écrits.